Face au précipice

Vilya marcha pieds nus jusqu'au sommet des montagnes Basa. Lorsqu'elle était toute jeune, c'était ici qu'elle se réfugiait pendant des journées entières, avant la formation de Findin. Elle ne savait pas encore quelle vie serait la sienne, mais cet endroit l'attirait, ce vide l'apellait. Cela faisait à peu près 60 ans qu'elle n'y était pas venu...

La mage de l'air s'approcha au bord du précipice et se remémora la légende. "Personne n'en était revenu"... Vilya n'avait jamais essayé, tout simplement parce qu'elle maîtrisait l'air et pourrait revenir facilement, poussée par un courant. Pourtant peut être que la chute la soulagerait pendant quelques secondes.

L'elfe s'assit au bord du rocher, les jambes pendants dans le vide. Elle ferma alors les yeux en tournant sa tête vers le ciel. Ici au moins, aucune responsabilité ne la rattraperait. Une brise lui caressa le visage et ses cheveux se déployèrent derrière elle comme un voile léger. C'est dans ce moment de plénitude qu'elle entendit un petit cri.

Elle détourna les yeux vers le lieu de sa provenance et vit un sublime oiseau aux couleurs de feu qui la fixait en remuant la tête. Ses ailes étaient très grandes, même recourbées sur lui, et ses pupilles rougies semblaient remplies de curiosité. Cela rapella à Vilya un compagnon de fortune, qui se posait à côté d'elle comme pour vaincre sa solitude et sa peine. Elle était une fillette, et l'oiseau rouge de l'époque n'était pas plus gros qu'un moineau, mais se pouvait-il qu'ils se soient retrouvés ?

"Bonjour mon ami !" lui dit-elle d'une voix mélodieuse en tendant la main vers lui.

Le phénix mis sa tête contre la paume de l'elfe et elle le caressa doucement, tandis qu'il se laissait envouter. Vilya avait toujours eu ce rapport amical avec les animaux volants, comme s'ils étaient attirés par son pouvoir. Soudain, il se retira, et déploya ses ailes pour piquer dans le vide. La mage de l'air se demanda ce qui avait pu ainsi l'effrayer, mais ne bougea pas. La raison se montrerait bien tôt ou tard...

Mage d'Eau Nombre de messages : 28 Age : 33 Date d'inscription : 25/06/2006

Là haut, Undomiel se reposait... A l'ombre d'un arbre, elle repensait à son "existance", bref, ce qu'elle avait vécu, toutes ses joies et ses peines... Comment décrire quelque chose qu'elle considérait à présent comme vide. Elle revoyait encore ses entraînements au combat, sa maîtrise de la magie élémentaire... La glace, l'eau... Alors que les vappes du passé la prenait, les feuilles formaient un parasol au dessus d'elle, s'agençant en un véritable caléidoscope lumineux. Elle soupira et s'étira un peu plus sur l'arbre. Puis, commençant à fermer les yeux, des images lui revinrent en tête...

Flash... Elle se revoyait plus petite, toujours avec ce même regard, déterminée. Recouverte de poussière, elle tenait un bâton dans ses deux mains, le plaçant devant elle pour se protéger. En sueur, elle regardait tout autour d'elle attendant un mouvement de son mentor. La clairière était leur lieux préféré en matière d'entraînements au combat. Undomiel, encore jeune, réussit à peine à dégager quelques vapeurs glacer pour la refroidir. Elle nageait. Son maître donna un coup, puis un autre. Alors qu'elle parra le premier, le second la toucha et elle fut éjectée au sol. Se servant d'une main pour se relever, elle était épuisée.

" Relève toi! " Ordonna-t-il d'une voix sèche à lauelle elle s'était habituée.

Elle s'éxécuta avec peine, sentant chacun de ses muscles se plier sous l'effort. Une fois debout, elle ressera le bâton de ses mains noires de boue, le regard humide. Une semaine aupparavent, elle était encore chez les nymphes, batiffolant aux milieux de celles ci... Si seulement elle n'avait pas commis cette erreur... Et, sentant qu'elle ne pourrait plus faire demi tour à présent, elle continua à parrer les coups au mieux... Le mentor esquissa un petit sourire. Elle la tenait de lui, cette étreinte arroguante s'étirant sur son visage comme pour provoquer l'adversaire. Et à l'époque, le Maître savait bien que s'était lui qui possédait l'avantage... Il n'avait pas été tendre avec elle, mais qu'importait à présent... Ainsi, elle ne tînt pas longtemps à se battre. A nouveau au sol, incapable de se relever, quelques larmes profilèrent le long de ses yeux. Les dernières qu'elle avait laissé couler... Flash

Le souvenir s'arrêta là, en même temps que son sommeil, elle qui ne dormait que peu, s'était sentie étrangement sereine au pied de l'arbre. Elle avait entendu une voix et décida de s'approcha de la source du son. Elle vit alors, dans la clarté de la montagne, une jeune femme semblant cotoyer un phénix. Undomiel se demandait où son cheval des mers se trouvait à présent. S'avançant vers la femme, une étrange sensation la prit, comme une étoffe de pouvoir s'enroulant autour de son cou. La clarté du ciel se découpait au dessus des monts, et comme un pochoir, la femme devant elle semblait se détacher du décors.

Vilya attendait patiemment. Quoi ? Elle ne savait pas vraiment mais quelque chose au fond d'elle lui disait de rester. Et puis, elle était un peu chez elle en cet endroit. Sa solitude depuis l'envol du phenix ne dura que peu de temps car une jeune femme apparut. La mage de l'air ne la fixa pas intensément puisqu'elle même n'aimait pas être dévisagée. Elle remarqua cependant immédiatement la force aui se dégageait d'elle. Une force froide, comme si sous sa carapace belle et fragile se cachait une arme sournoise.

Vilya ne se sentit pas pour autant en danger car la femme avait quelque chose de familier. Elle se mit finalement à esquisser un sourire discret mais encourageant pour la suite. Toute vêtue de bleue, l'étrangère avait quelque chose de mystique qui l'apellait. Cela la poussa à la saluer.

"Bonjour..." Dit elle simplement d'une voix posée.

Mage d'Eau Nombre de messages : 28 Age : 33 Date d'inscription : 25/06/2006

Une voix... une silhouette... Claire... Fluide... Se déttachant du décors. Undomiel se remettait peu à peu de son rêve étrange. Il l'avait replongé dans des aspects du passé qu'elle n'avait plus abordé depuis bien de temps... Mais après tout... Elle s'avança un peu plus, plongeant son regard bleu sur le phénix pendant quelques secondes. Etrange oiseaux aux couleurs rougeatres, symbole du feu, un élément qu'elle n'appréciait guère, la Mage de l'Eau.

Puis, son regard revint alors sur la femme qui se tenait devant elle. Elle était belle, paraissait sauvage, ses vêtements étaient beaux, mais paraissaient plutôt sobres en comparaison avec les riches atraits de la Mage de l'Eau. Elle salua à son tour l'étrange femme qui dégageait quelque chose qu'elle pouvait palper sans reconnaître. Une énergie profonde, opposée sûrement. Elle était sur ses gardes. Elle avait l'air bénéfique, et que fairait-elle sur les terres d'Eylemir si c'était une ennemie. Remarque, elle même s'était bien égarée sur les terres des Kangokus, jusque dans la prison... Pourquoi ne pourraient-ils pas infiltrer quand bien même... le palais... Elle ne détachait son regard outremer de la jeune femme.

" Bonjour... " répondit-elle simplement, comme pour égaler la voix que l'étrangère avait adoptée.

Pendant quelques secondes, un silence s'imposa, suivit d'un cri de l'oiseau rouge. Aïgu, comme un chant, il avait troublé Undomiel. Cet oiseau n'avait d'ailleurs t-il pas plusieurs vertus qu'on lui attribuait?

Et derrière elle une pâle lueur s'élevait. C'était beau, teinté, quelques nuages se profilaient à l'horizon, s'étalant en de larges masses cotoneuses tout le long de la voûte azur. Un paysage que la Mage prenait plus en plus de plaisir à voir au fil des années. Plus d'un siècle à présent, ce qui demeurait relativement jeune pour une Nymphe qui pouvaient atteindre des longévités stupéfiantes.

Vilya regarda avec tranquilité la jeune femme en face d'elle la détailler. Sans être appuyé ou méchant, son regard aux teintes bleutées la troublait pourtant, à nouveau. Elle finit par détourner les yeux lorsqu'elle eut entendu la salutation qu'elle lui adressa, à laquelle elle avait elle même répondu par un très faible mouvement de tête.

Lorsque la mélodie venant du précipice, son fugace du phénix, s'éleva, la mage de l'air se prit à rêver qu'un jour elle comprendrait cette plainte. Le pouvoir qui l'habitait ne lui permettait pas d'avoir connaissance du langage des animaux, même si, étant proche de la nature, elle en devinait certaines nuances. Pouvait-elle savoir que son sang elfique l'y aidait ?

Elle sourit pour elle même car cet oiseau de feu était en quelque sorte un mélange du feu et du vent. La frimousse enjouée de Seika s'imposa dans son esprit, ainsi que la force qu'elle dégageait. A y mieux réfléchir, cette magie l'elfe l'avait sans doute ressenti il y avait peu de temps...

Instinctivement, Vilya tourna vivement la tête vers l'inconnue. Son regard aux couleurs azur allait désormais plus loin que la silhouette de la mage. Elle parraissait réellement happée par l'horizon. L'elfe suivit alors des yeux le spectacle qui semblait facsiner la jeune femme. Un lever de Soleil étendait ses couleurs sur la voûte qui s'éclairait. Un contraste comme aiment peindre les artistes sans jamais arriver à reproduire ces nuances éternelles.

"Magnifique. Sublime. Tant de mots qui prennent ici leur sens sans arriver pourtant à décrire la beauté de cette nature qui s'éveille" énonca la mage comme une poésie, souriant de la vue alors qu'elle se retournait à nouveau vers l'étrangère. Elle fit même quelques pas pour s'approcher d'elle.

"Mon nom est Vilya" continua-t-elle alors qu'elle le sentait très bien maintenant, le pouvoir de l'eau.